Exposition - Evènement

Anny Carrère, nous a fait parvenir un texte d’Olivier Jousset, qu’il a écrit pendant et après la soirée.

Merci à Olivier pour ce superbe écrit.

Soirée à La Causerie des Chartrons (Peintures et Ecrits)

Juste Parfait

            La tête encore pleine de câbles multicolores, de disjoncteurs et de boîtes en plastique grises, je pousse la porte de La Causerie des Chartrons pour rejoindre la bande à Anny «  Talents approved », pour un moment littéraire autour des tableaux de trois talentueuses artistes, Marika, Monique et Nadia qui, non seulement écrivent mais couchent sur la toile leurs émotions profondes, nues et nous les offrent en bouquet de sensations ! La cerise sur le gâteau, c’est l’accueil de Yann le petit et de Serge le grand, derrière leur bar et leurs lunettes, dans ce restaurant littéraire, ô combien chaleureux. En cuisine, l’homme blanc de l’ombre, œuvre sûrement déjà à la préparation du repas, je hume déjà des épices orientales ! Bref, la fête des sens se présente bien ! De l’autre côté du bar, les deux flamboyantes chevelures de Nadia et d’Anny scintillent en discutant avec les deux hommes, de littérature sûrement, d’orteil abîmé un peu, et de peintures. Des tableaux tout en douceur de Nadia la rouge me font déjà de l’œil, poétisent mes neurones encombrés encore de pratiquo-pratique, Anny me parle, tout en douceur, malgré son fucking black toe qui lui fait souci et Nadia brille devant ses œuvres, toute en sourire…

           Je me dirige vers la salle et découvre des murs décorés de tableaux et de miroirs qui encadrent le clan des tables et leurs copines les chaises. Des têtes connues de gratteurs de feuilles blanches, d’autres non, je salue, vite fait, éclipsant les banalités courtoises… Je suis à la bourre, le devoir m’appelle, la plume m’aspire. Je me pose alors à un endroit stratégique pour avoir une vision périphérique de la ronde de peintures, sort mon attirail et c’est parti !

            Arrivé en retard, attablé enfin, un verre de rouge à la main… Posé derrière moi, « Le Viol » rouge et noir, m’irise, Aura vibratoire ! Pour moi, ce tableau n’est pas violence mais jaillissement de force vive ! Sur sa gauche, une glace, et hop Nadia bis, « Sinaï », douceur vive encore, alanguissement des corps, grève noire cendrilloneuse, chaleur de l’Afrique…

Mon regard plonge en face, évite le vert criard des tables, accroche deux silhouettes, l’une beige, l’autre noire qui me surveillent en souriant et semblent dire : « Ca va, il écrit… »

A côté,un tableau cerf volant, un jour de grand vent surplombe un cadre trop encadré d’une foule floue pastelle, Marica entretient le suspens…

Face à moi, tournant le dos, à la fenêtre, jaillit, au dessus de la tête d’Edouard, une nymphe blonde, ma foi, fort appétissante, qu’une main aquatique libère des flots assourdissants, un accouchement orgasmique, une jouissance érotique vers les cieux !!! A coté, bénie des dieux, the fair lady s’est laissée pousser les ailes et se fait prendre la cuisse dans une aura lumineuse par un lubricus lupus ! Le petit chaperon rouge a bien caché son jeu ! Ouf, Monique, quelle énergie ! se voudrait-elle tantrique ?

Je termine mon tour d’horizon en retrouvant les couleurs miennes de Nadia…

Rouge ou Noir
Sang ou Encre
Terre du Soir
Vie de Cancre

Un coquelicot s’éveille
D’un champ de lave
Emerge un Soleil
A l’âme goyave…

La berge s’éloigne,
un léger clapot ondule
dans une brume, l’eau…

Il est le Moment,
 et
La Terre supplie
D’une bouche tendre,
Senteur rouge amande

Il est l’Instant,
 et
L’Océan se plie
En un regard étrange,
Ardente demande

Il est l’Eternité,
et
Mon âme sourit
D’une lueur orange,
Délicieuse offrande…

            Coup de sifflet, la récréation est terminée ! Mon stylo se couche, docile et s’encapuchonne sans mot écrire. Et zou, Le p’tit Yann et et le grand Serge viennent recharger nos batteries avec un p’tit kir réparateur annonciateur du repas à suivre…

Pour l’heure, Anny prend la parole pour nous présenter la suite de la soirée et les dires de poèmes inspirés par les tableaux. Evelyne et Marie, Poétesses reconnues forment avec elle , le trio pas infernal qui devant les tableaux nous livrent les vers choisis. Point de ratés, point de postillons ! Elles assurent ! et leur diction différente rythme chaque tableau de cadences plurielles et le choix des textes personnels ou non sonnent à l’unisson de la résonance des tableaux, l’ accent du Gers d’Anny caresse les voyelles, le ton facétieux d’Evelyne allège le sourire et Marie déclame et nous emporte vers des profondeurs célestes ! En les écoutant, j’observe l’auditoire captivé apparemment. Voilà. Nous sommes tous dans l’Instant, rendant là , inutile la pendule… je me demande si il n’ y a jamais eu de poètes horlogers.. ?

Et re zou, changement de salle, retour au bar pour laisser nos hôtes dresser la tablée !

 ça babille, remercie, complimente, caresse l’ego, fait plaisir, sourire, taquiner, se remplir de ce moment d’échanges et de don de soi…

Et re re zou, on investit à nouveau la salle se laissant choisir par une assiette qui va bientôt se remplir des mets délicieux aux parfums exotiques…Les discussions vont bon train. Pas évident toujours que l’échange se spontanéise quand les gens ne se connaissent pas, placés au hasard des places,  mais là, les bêtises intelligentes fusent, le repas nous régale et le vin coule à flots ! Convivial ? le mot est faible…

 

Alors oui, on était là, donc forcément, en bonne compagnie …

mais l’atmosphère du lieu, créée par Yann et Serge, la qualité des mets de l’homme en blanc ont façonné le socle qui a permis à cette soirée d’être réussie ! Il faut savoir servir l’absinthe pour réchauffer nos cœurs d’artistes meurtris, ouverts à tous les vents bons ou mauvais…

Merci à eux pour leur accueil !

Merci à Anny, Evelyne, Marie, Nadia, Monique et Marika pour ces belles sensations !

Merci à tous d’être là….

C’était juste parfait.

 

OLIVIER JOUSSET

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